Fort des enseignements tirés du Brexit ou de la dernière élection américaine, l’ANSSI exhorte les candidats et organisateurs des élections européennes à protéger leurs outils numériques.

 

L’ANSSI fait part de son inquiétude pour les élections européennes

Guillaume Poupard, le directeur de l’Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), incitait ce lundi 15 avril au micro de France Inter, tous les protagonistes des élections européennes de mai prochain à la vigilance face aux craintes pour la cybersécurité. Il a même fait part de son « inquiétude » à ce sujet.

L’Anssi travaille ainsi en étroite collaboration avec les ministères régaliens concernés, mais pas seulement. Un accompagnement est proposé aux candidats et à leurs équipes de campagne avec plusieurs objectifs :

  • Information : « attention vous avez des risques, ne soyez pas naïfs, »
  • Prévention : « faites attention à vos outils numériques »
  • Préparation : « et préparez-vous à une éventuelle crise si jamais il y a des divulgations de données volées chez vous »»,

Cyberattaques et élections, bis repetita

Les élections des députés européens doivent se tenir du 23 au 26 mai prochains dans tous les pays de l’Union européenne. La sincérité du scrutin est le risque principal, notamment à la lecture des incidents survenus lors de scrutins récents, l’on pense à l’élection américaine en 2016, mais également à l’élection à la Présidence de la République Française en 2017 avec les MacronLeaks qui ont touché le mouvement En Marche quelques jours seulement avant le vote.

La Russie est particulièrement dans le viseur quant l’on parle de cyberattaques politiques. Ainsi les campagnes de désinformation à base de fake news et de relais sur les réseaux sociaux, opérées par des hackers russes lors de l’élection présidentielle de 2016 aux Etats-Unis ou lors du référendum relatif au Brexit sont dans tous les esprits. L’Anssi, plutôt habituée à la protection des systèmes informatiques des acteurs privés et publics et des réseaux en général et ceux des OIV (opérateurs d’importance vitale) prend ici à bras le corps le sujet de « la protection de la démocratie », comme le reconnait son directeur, Guillaume Poupard.

Il se félicite néanmoins qu’une réelle prise de conscience ait eu lieu. Et fait mention du RGPD en soulignant que :

« l’on a des Etats qui se sont mobilisés, on a une Europe qui aujourd’hui parle de cybersécurité, ce qui est très nouveau. Il y a deux, trois ans, ça n’existait pas ».