Les conséquences de l’inflation sont inévitables pour tous les marchés, y compris ceux de la tech. Tout indique que le marché du cloud va très prochainement connaitre une hausse généralisée de ses coûts, conséquence directe de la hausse des coûts inhérents aux datacenters. Une réalité qui va compliquer la gestion des finances des entreprises, à l’heure où la tendance mondiale est à la migration du stockage des données et des outils vers le cloud.
Inflation et hébergement web : un constat amer
La flambée des prix de l’électricité a impacté de nombreux secteurs et le cloud ne peut y échapper quand bien même la flexibilité des services cloud est censée rationnaliser les coûts d’usage en entreprise. OVHcloud et Interxion, leaders français du cloud ont vite réagi en annonçant à leur clients une hausse imminente. Si Interxion a déjà annoncé publiquement une hausse de 14% très tôt, en début d’année, la firme d’Octave Klaba a attendu le mois d’Aout pour informer que leurs prix allaient connaitre une hausse de 10%. Ainsi, ces deux géants du cloud français restent transparents vis-à-vis de leurs clientèles avant la renégociation des contrats dont la majorité échoient entre la rentrée et la fin d’année. D’autres prestataires ont annoncé une hausse allant jusqu’à 30%, cas d’Equinix et Telehouse. Le terme « cloud-flation » est né…
La situation va probablement empirer
Afin de légitimer cette hausse, le Directeur Général d’Interxion avait expliqué que « 15 à 20 % de la facture des clients » représentait le coût de l’électricité. Pour avoir une idée de l’électricité qu’il faut pour alimenter les services cloud, il faut savoir que les datacenters pèsent 1% de la consommation d’électricité à l’échelle mondiale ! Pour rappel, de janvier à décembre 2021, le prix de l’électricité est passé de 50 à 222 euros par mégawattheure, soit plus du quadruple. Selon Olivier Micheli, président de DATA4 :
La profession a déjà augmenté ses prix de 30% et pourrait les gonfler encore de 100% en 2023.
Amazon Web Services et Microsoft ont également fait part de leurs prochaines hausses de tarif. L’autre géant étatsunien Google est le seul à ne pas avoir modifié ses prix en déclarant l’absence d’impact de la hausse de l’électricité sur ses services clouds. Amazon a même acheté 100 générateurs diesel pour ses datacenters irlandais.
Quid des solutions ?
Côté fournisseurs, l’ARENH ou Accès réglementé à l’électricité nucléaire historique se positionne comme une solution attrayante. En effet, il permet de bénéficier d’un volume de 100 TWh à 42 €/MWh. C’est grâce à cette offre que Data4, qui gère 17 datacenters dans toute l’Hexagone, couvre 70% de ses besoins en électricité. Le reste, l’entreprise l’achète plus cher sur le marché libre.
Ce dispositif gouvernemental, qui entre dans le cadre du plan « sobriété énergétique », sera certainement maintenu en 2023, mais avec un prix « légèrement » revu à la hausse, pour passer de 42 à 49 €/MWh. Les avis sont partagés et toujours selon Olivier Micheli de Data4 :
Il faudrait augmenter le volume disponible à au moins à 150 térawattheures. En 2022, la demande de cette électricité à prix réglementé est de 160 térawattheures pour un volume disponible de 100 térawattheures. Sans l’amplification du dispositif Arenh, nous risquons des fermetures en cascade de datacenters et d’usines.
Il ne faut pas non plus oublier que les géants du cloud en France sont fiscalement avantagés. En effet, depuis 2019, ces grandes entreprises classées dans les « secteurs ultra intensifs » bénéficient d’un support vu leur rôle dans la numérisation de notre économie nationale.
Quelques bonnes pratiques pour réduire sa facture cloud
Pour que la facture soit moins salée côté entreprise, voici les bonnes pratiques à adopter :
- Bien choisir sa tarification
Cela devrait aller de soi, pourtant beaucoup se lancent dans un premier contrat sans s’être sérieusement penché sur les bonnes questions. Vous devez avoir une estimation plus ou moins fiable de votre niveau de consommation actuel et future
- Adopter une approche FinOps
Pour une stratégie Cloud Cost Management réussie malgré l’inflation intégrer un profil FinOps au sein de votre équipe IT permet de juguler entre l’aspect technique et financier de votre offre cloud.
- Vérifier l’existence de volumes de stockage superflus et anciens snapshots
Il faut savoir que même après la suppression des machines virtuelles, les volumes de stockage supplémentaires subsistent et génèrent des frais de stockage. N’oubliez pas non plus de supprimer les anciens snapshots. Tous les fournisseurs ne proposent pas de politique qui consiste à les supprimer automatiquement.
- Réduire les volumes de stockage peu utilisés
Créer un volume de stockage important sans l’utiliser comme il faut revient à du gaspillage. Dans la pratique, l’idéal est de créer un nouveau volume de stockage correspondant à vos besoins, y migrer vos données et supprimer l’ancien volume. Pensez également à rétrograder le volume de stockage si le débit est faible.
- Privilégier le serverless
En choisissant un fournisseur qui propose une infrastructure cloud serverless, idéalement avec une granularité fine, vous pourrez maitriser vos coûts cloud tout en couvrant vos besoins en termes de performances (latence, débit, redondance, etc…)
- Bien choisir la région ou la localisation de vos données
Migrer vos données quelque part en Europe ou à l’autre bout de la planète peut sembler anodin vu leur accessibilité. Cependant, un niveau de redondance élevé pour votre stockage impacte les coûts.
- Utiliser des outils de suivi/gestion ressources cloud
Il existe plusieurs outils permettant de garder un œil sur l’usage des ressources cloud. Ils peuvent être d’une aide précieuse dans votre stratégie de cloud cost management.
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