L’ALPA, Association de La Protection et création Audiovisuelle, a publié un bilan concernant la consommation de contenus audiovisuels illégales en France à la fin du premier semestre 2018 : diminution de nombre de pirates et augmentation du nombre d’adeptes du streaming.
Par rapport à 2017, on constate une diminution de 5% du nombre de pirates. L’année dernière, l’Alpa a recensé 12 millions de pirates dans l’hexagone. Ce chiffre n’a jamais été aussi bas depuis le lancement de la veille de l’Association en 2010.
Le streaming sur mobile explose
Par ailleurs, on apprend que la tendance est au streaming illégal. La passation de pouvoir entre le PC et le smartphone n’y est pas étrangère. En effet, le PC ne fait plus l’unanimité auprès des internautes depuis l’émergence des smartphones connectés. Outre la mobilité, l’amélioration des offres de forfaits mobiles et l’avènement des réseaux 4G ont fait du smartphone l’outil de prédilection pour la connexion internet en général. En France, 95% des jeunes de 18 à 24 utilisent un smartphone.
L’accès aux contenus audiovisuels en ligne est plus intuitif sur smartphone, d’où la notable augmentation du nombre d’adeptes du streaming depuis quelques années. Cette hausse englobe les contenus légaux et illégaux en même temps.
L’Alpa de préciser que pour les contenus illégaux uniquement, la croissance de la consommation a connu une hausse de 50% entre 2016 et 2017.
Les séries sont les plus sollicités. 44% d’entre elles sont visionnées illégalement sur des sites gratuits.
Le streaming légal peine à se faire une place
Environ 8,5 millions de visiteurs uniques par mois viennent sur ces sites. 80% de la consommation totale est centralisée sur 20 sites illégaux et le top 5 concentre 62%. Zone-telechargement.com faisait partie de ces 5 sites et sa fermeture a provoqué une migration massive des utilisateurs vers des sites légaux, tels que recensés par HADOPI notamment. 1,3 millions d’internautes se sont tournés vers le P2P. Cette dernière révélation devrait inspirer les ayants droits dans leur lutte contre le piratage et la consommation illégale. Cibler les sites illégaux les plus prisés devrait accroître davantage la migration vers des protocoles réglementaires.
Ce rapport devrait logiquement être suivi d’un plan d’action bien défini et orienté vers les sites à trafic élevé. Néanmoins, l’histoire nous a appris que le piratage sur le web est en perpétuelle évolution et a toujours su s’adapter aux contraintes censées le stopper. Affaire à suivre. Rendez-vous début 2019 pour découvrir le contenu du rapport annuel de l’ALPA.
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